Benabar : un chanteur pour les lotissements ?

Quatre murs et un toit, c’est une histoire de vie dans les lotissements. Quand on voit de nouvelles constructions s’achever, il faut dire que ça rajeunit tout de suite le quartier;nouvelles-constructions.1174900309.jpg les poussettes et les vélos d’enfants envahissent de nouveau les trottoirs, tranchant un peu sur le lot de tempes grises qui se rappellent le temps où elles sont venues s’installer à la Buchette avec une bande de gamins.

Oui les lotissement naissent, vieillissent, et se transforment avec les générations qui passent. Ou se fossilisent, comme ces maisons que nous avions visitées avant d’acheter à la Buchette. Les chambres d’ados conservées telles quelles, les posters aux murs, le tourne-disque, les maquettes d’avions ou les peluches entassées et ces parents désormais agés, veufs ou dépendants qui se résolvaient à vendre ce sanctuaire, témoin de toute une vie de famille révolue.

J’ai l’impression que les attitudes et les pratiques changent dans les générations montantes. Même si l’acquisition d’une maison ( par ici on n’aime pas parler de pavillon , c’est réservé à la banlieue parisienne) reste une aventure très désirable pour les jeunes couples, il n’y a pas, me semble-t-il, d’enracinement, de sacralisation de la propriété familiale. Rien d’étonnant dans une société où les repères changent constamment : travail, couple, modes de vie.

Témoin : les multiples changement de propriétaires autour de nous dans un lotissement qui date de 30 ans. Et les nouveaux venus n’hésitent pas à transformer, agrandir, améliorer.

Alors Benabar nous raconte un peu cette histoire, à la fois banale et touchante  mais un peu nostalgique du passé , ne trouvez-vous pas ?

Un terrain vague, de vagues clôtures, un couple divague sur la maison future. On s’endette pour trente ans, ce pavillon sera le nôtre, et celui de nos enfants corrige la femme enceinte. Les travaux sont finis, du moins le gros oeuvre, ça sent le plâtre et l’enduit et la poussière toute neuve.Le plâtre et l’enduit et la poussière toute neuve.

Des ampoules à nu pendent des murs, du plafond, le bébé est né, il joue dans le salon. On ajoute à l’étage une chambre de plus, un petit frère est prévu pour l’automne. Dans le jardin les arbres aussi grandissent, on pourra y faire un jour une cabane.

On pourra y faire un jour une cabane.

Les enfants ont poussé, ils sont trois maintenant, on remplit sans se douter le grenier doucement. Le grand habite le garage pour être indépendant, la cabane, c’est dommage, est à l’abandon. Monsieur rêverait de creuser une cave à vins, Madame préfèrerait une deuxième salle de bain.

Ça sera une deuxième salle de bain.

Les enfants vont et viennent chargés de linge sale, ça devient un hôtel la maison familiale. On a fait un bureau dans la p’tite pièce d’en haut, et des chambres d’amis, les enfants sont partis. Ils ont quitté le nid sans le savoir vraiment, petit à petit, vêtement par vêtement.

Petit à petit, vêtement par vêtement.

Ils habitent à Paris des apparts sans espace, alors qu’ici il y’a trop de place. On va poser tu sais des stores électriques, c’est un peu laid c’est vrai, mais c’est plus pratique. La maison somnole comme un chat fatigué, dans son ventre ronronne la machine à laver.

Dans son ventre ronronne la machine à laver.

Les petits enfants espérés apparaissent, dans le frigo, on remet des glaces. La cabane du jardin trouve une deuxième jeunesse, c’est le consulat que rouvrent les gosses. Le grenier sans bataille livre ses trésors, ses panoplies de cow-boys aux petits ambassadeurs, qui colonisent pour la dernière fois la modeste terre promise, quatre murs et un toit.

Cette maison est en vente comme vous le savez, je suis, je me présente, agent immobilier. Je dois vous prévenir si vous voulez l’acheter, je préfère vous le dire cette maison est hantée. Ne souriez pas Monsieur, n’ayez crainte Madame, c’est hanté c’est vrai mais de gentils fantômes. De monstres et de dragons que les gamins savent voir, de pleurs et de bagarres, et de copieux quatre-heures, « finis tes devoirs », « il est trop lourd mon cartable », « laisse tranquille ton frère », « les enfants : à table ! ».

Écoutez la musique, est-ce que vous l’entendez ?

Quatre murs et un toit  

Paroles: Bénabar. Musique: Bénabar   2005  « Reprise des Négociations »

4 commentaires sur “Benabar : un chanteur pour les lotissements ?

  1. Bonjour la petite famille,

    Mon frère et ma belle soeur ont acheté une nouvelle maison, un petit peu plus loin que la proche banlieue, un peu plus petite (les enfants sont tous partis ou presque), avec un peu plus de terrain (pour construire une piscine en prévision des petits enfants). Ils ont eux aussi entendu cette chanson de Benabar et ils l’aiment beaucoup, on se demande pourquoi hein ?

    Je vous embrasse

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  2. A la maison il y avit déjà une petite cave à vins ( c’est moi qui m’en occupe), et je n’arrive pas à avoir un esalle de bains
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    1/ est ce que danièle peut me dire comment elle a fait pour avoir gain de cause
    2/il est toujors possible de trouver un petit rabicoin supplémentaire pour une cave à vins

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  3. Cave à vins-salle de bains, sans problème; tu mets les bouteilles dans la baignoire et tu te douches au beaujolais (qui ne vaut guère mieux).
    Comment je fais pour avoir gain de cause, pas de problème: je suis ceinture noire d’aïkido, on me demande d’ouvrir un cours pour les seniors débutants et Norbert sera mon premier inscrit (d’office). Vous pouvez venir aussi, c’est en septembre à Caluire. Bénéfices personnels attendus: souplesse articulaire (surtout les épaules), équilibre statique et dynamique, énergie, posture (se redresser, rentrer le ventre), oser sortir le soir, prendre la parole en public, retrouver le plaisir du bien-être dans son corps. Bénéfices pour la société: moins de fractures dues à l’ostéoporose, des seniors conviviaux et dynamiques! Si vous vous sentez concernés, abandonnés la cave à vins et les risque de la salle de bains non aménagée et venez pratiquer sur le tatami! et continuez à Lire le blog de Norbert!
    Danièle

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