Salut les déconfinés – 2-

À la Une

Déconfinement en Haute Azergues

Retrouver d’un seul coup sa liberté de mouvement (même dans la limite des 100km) peut s’avérer déstabilisant pour certains. Ainsi en Espagne, les médias ont identifié des troubles mentaux qui touchent certains déconfinés devant une difficulté à sortir, une angoisse dans les lieux ouverts, une hésitation à rencontrer leurs proches. Ils ont baptisé cette situation du joli nom de « syndrome de la cabane », en référence à l’aspect protecteur qu’on peut trouver à son logis habituel.
Après deux mois de confinement, nous avons trouvé la transition idéale pour échapper au traumatisme de la liberté : notre « cabane » s’est transférée sur les 4 roues de notre Camping-car.
Et où trouver un dépaysement suffisant dans les 100km autour de chez nous ?

Privés par deux fois ( une grève, puis la Covid19) du voyage en train Lozanne-Paray-le-Monial, en remontant la vallée d’Azergues où nous habitons, nous avons ainsi décidé de le faire en Camping-Car dès l’annonce du déconfinement pour approcher les ouvrages d’art de la ligne et explorer les multiples vallées, vallons, versants, croupes et cols de cette Haute Azergues.

Première étape : Chambost-Allières, nous nous posons au premier parking au dessus de la vallée, juste à côté du village de Chambost. C’est ensoleillé et très venté. Les agriculteurs font les foins : fauchent, andainent , enroulent, transportent, enrubannent.

Des milliers de fleurs couvrent les bords de chemin.

Danièle ramasse un énorme bouquet qu’elle porte religieusement jusqu’à la fin de notre périple.

Deuxième étape : l’autre versant de la vallée, de Grandris à Cublize, ce ne sont que bois de douglas serrés et routes tortueuses. Ici la forêt assombrit tous les versants. C’est une forêt exploitée, les coupes sont nombreuses.

Le lac des sapins est bien décevant et interdit (à cause de la Covid19) de toute façon. Nous rejoignons la vallée d’Azergues par Ronno, charmant vallon agricole, et faisons étape pour la nuit au col de la Croix de l’Orme. Chants des grenouilles des étangs en contrebas, vol de hérons, terre préparée pour le maïs. la route croise une piste de trail : cyclistes, marcheurs, motards équipés pour l’aventure extrême.

La voie ferrée n’est pas très intéressante dans cette portion et nous ne la rejoignons qu’à Lamure d’Azergues (qui offre aussi l’avantage d’une très belle station de vidange pour camping-car proche de la gare). Cap sur St Nizier d’Azergues et Claveisolles, site de la fameuse boucle de Claveisolles. Un tunnel au tracé hélicoïdal qui lui permet de gagner 43 m sur la pente.

Repas à la gare de Claveisolles, pimpante mais désaffectée. Pas de train non plus, le service est encore assuré par car dans cette période de déconfinement.

Troisième étape : nous repassons de l’autre côté de la vallée d’Azergues pour gagner Ranchal, au milieu des bois. Halte pour la nuit à Notre Dame de la Rochette, immense sanctuaire à la vierge. Entre forêt épaisse et coupe à blanc, on observe les traces du travail des débardeurs, et on se félicite de ne pas rencontrer de camions grumiers sur la route étroite.

L’exploration ne serait pas complète sans un arrêt à Poule-les Echarmeaux où la voie s’enfonce dans un très long tunnel (4153 m, le plus long de toute la ligne) pour ressortir côté Bourgogne. De quoi éviter les fortes déclivités du col des Echarmeaux (712 m) , dernier obstacle avant de redescendre vers la Saône-et-Loire et Chaufailles.
Il nous faut bien longtemps pour trouver la gare, les deux hôtels de la gare (désaffectés) et l’entrée du tunnel. Un sculpteur a élu domicile en face d’un des hôtels, près de l’autre un immeuble de logements, au milieu de nulle part, mais avec de très beaux potagers bien entretenus.

Quatrième étape : allons-nous jusqu’à Monsols ou rejoignons-nous le beaujolais viticole ? C’est un peu tôt et une erreur d’orientation nous conduit à nouveau au-dessus de Claveisolles. C’est l’occasion de voir l’ancien immense couvent qui eut de beaux jours au XIXeme siècle mais est désormais repris par l’Opac et promis à un autre avenir.

C’est au col de la Casse froide que nous trouvons abri sous un tilleul majestueux pour le repas. Un paysan épand son fumier et le vent nous apporte l’odeur que nous jugeons moins dangereuse que celle des épandages phytosanitaires. On devine le Mont-Blanc mais le temps n’est pas assez clair.

Nous partons pour Monsols, mais nouvelle erreur d’orientation et c’est sur la route du Vernay que nous nous retrouvons, à flanc de côteau. Face au Mont-Blanc (toujours aussi peu visible) le village expérimente la route solaire !

Cette fois nous redescendons côté vignes, mais pas trop vite, à flanc de côteaux entre vignes et forêts (de feuillus) en passant par les cols de la croix de Marchampt et celui de la Croix Rozier. C’est étroit, tortueux et sans véritable découverte à l’exception d’un étrange dépôt de camions abandonnés au col de la Croix Rozier. Les vignes montent à l’assaut des collines vertes .

On descend et ce ne sont que vignes et vignerons traitant leurs vignes jusqu’à atteindre Denicé où nous mangeons chez Mathias (le bar du village fait des pizzas à emporter).

Salut les confinés – 16 –

À la Une

OK  Boomer ! COVID : Les seniors au centre des enjeux 

Parmi les fortes particularités de cette épidémie, à coté de sa contagiosité élevée, figure la menace qui plane sur les plus âgés. « A ce jour, on compte 25 000 morts du coronavirus en France. L’âge médian des personnes décédées est de 84 ans. Les plus de 75 ans représentent 75 % des décès. Il s’agit d’hommes à 55 %. Deux personnes décédées sur trois présentaient une autre déficience, une comorbidité, comme l’hypertension, le diabète, une pathologie pulmonaire, l’insuffisance cardiaque ou l’obésité. Les personnes de moins de 65 ans et sans comorbidité ne représentent que 2,5 % des décès.

Donc, en l’état actuel de ce que l’on sait de cette pandémie, les statistiques disent que le coronavirus tue surtout les vieux déjà malades. » C’est ainsi qu’Eric Le Boucher résume dans l’Opinion du 3 mai 2020 la situation. Un diagnostic incontournable, qui avait amené le Président Macron à laisser entendre que les « populations vulnérables » devraient prolonger leur confinement.
 Une annonce qui avait inspiré une petite musique, notamment ceux qui analysent la crise et les politiques mises en place pour combattre l’épidémie en termes de lutte entre génération.

« Sidérée par l’attaque du coronavirus contre une génération que l’on croyait éternelle (et qui se pensait telle), la société politique, civile et médicale a fait corps pour la protéger. » s’exclame Monique Dagnaud dans Slate du 1er mai

L’approche générationnelle apporte plus de confusion que de lumière. En tant que Baby boomer, je ne me sens pas solidaire des dirigeants de ma génération qui ont façonné ce monde, je ne me sens pas responsable des graves erreurs environnementales, des inégalités sociales installées à la faveur du néo-libéralisme triomphant. Je les ai combattus comme je pouvais ; mon seul regret c’est d’avoir perdu la bataille (heureusement elle n’est pas terminée).

Mais je peux être sensible à l’argument. Demander aux générations suivantes de se saborder pour sauver les anciens, est-ce légitime ?

Et puis un philosophe est venu en renfort. Pour André Comte-sponville, la liberté (d’aller et venir , rencontrer d’autres humains) la justice , l’amour, la préservation de notre planète ne sont -ils pas plus importants que la simple préservation de la vie de nos aînés ?

Et puis je m’interroge : sauver mes propres enfants d’un désastre ou bien perdre la vie. Qu’une alternative pareille, un de ces quatre jours m’échoie c’est, j’en suis convaincu, le sort de mes enfants qui sera l’objet de mon choix.

Mais je perçois bien que ces raisonnements, en termes de génération, en termes de choix personnel ne peuvent tenir lieu de boussole politique. Car il faut être capable de pousser l’hypothèse à fond et examiner toutes les conséquences.

Sommes-nous prêts à laisser libre cours à l’épidémie, à abandonner à leur sort des dizaines de milliers de citoyens âgés, à fermer les yeux sur les EHPAD en train de se transformer en mouroir, à laisser les malades graves terminer leur jours sans les soins nécessaires dans les couloirs des hôpitaux. La plupart des gouvernements démocratiques ou non, dictatoriaux ou non, (à part les ambigüités des Trump et autres Bolsonaro) ont fait le choix de préserver la santé. Pouvons-nous faire différemment ?

Et puis qui s’occuperait des petits-enfants, qui se mobiliserait dans les associations, les communes, qui prendrait le temps de la réflexion, qui cultiverait le potager pour les produits à partager avec les proches ?

Salut les confinés – 14

À la Une

Le télé-travail

Depuis mardi 17 mars nous sommes confinés. Comment la vie se déroule-t-elle dans ce village du péri-urbain lyonnais. Comment nous tenons-nous au courant de la marche chaotique du monde entre Venise, Copenhague et Washington où nous avons des amis ? Quels débats, quelles attentes, quels espoirs germent-ils dans cette situation de douce réclusion?

S’il existe une petite révolution dans cet épisode du confinement, c’est bien celle du télétravail qui a concerné jusqu’à 5 millions de salariés. Comment les salariés concernés ont-ils vécu cette situation ? Le télétravail survivra-t-il dans le « monde d’après »? Le think tank Terra Nova a publié récemment une étude .

Le Clairon, lui, a mené son enquête dans son entourage:

  • Nora, responsable administrative dans une PME de service:
    Moi je milite depuis plus d’un an pour avoir au moins une journée par semaine en télétravail, donc je suis déjà conquise. La fermeture pour travaux de ma boite m’avait déjà fait vivre l’expérience l’été dernier. Mais comme le souligne l’étude pour bien vivre son télétravail, il faut avoir le bon matériel (c est mon cas) et pas d’enfant à domicile !! Si on doit ajouter le travail d’instit ça devient compliqué. Encore plus difficile pour les parents d’enfants en bas ages !
    Ce qui me manque le plus c’est les échanges avec les collègues, les pauses cafés, les restos le midi, la pause au parc tête d or.
    Mon patron souhaite poursuivre le télétravail aussi longtemps que nécessaire (juillet ou septembre!). Pour moi, le bon équilibre serait 2 jours a la maison et 3 jours au travail. Les négociations seront peut être plus faciles dans le futur pour y arriver. L’impact écologique serait sans doute énorme si toutes les entreprises l’adoptaient , et les trajets plus agréables sans embouteillage. On peut quand même espérer que cela fera évoluer les mentalités.
  • Mathias, informaticien chez un éditeur de logiciel :
    Entièrement d’accord avec la semaine de 4 jours dont la moitié en télétravail !J’ ai connu le télétravail (TT pour les intimes) dans mon ancienne boîte. C’est plaisant de ne pas prendre la voiture, pouvoir prendre le petit déj tranquille et ne pas être dérangé tout le temps. On gagne justement du temps sur tous les plans. D’autant plus de nous ne sommes que deux a la maison et à part le fait de recevoir des appels en même temps, ça se passe plutôt bien.
    Le revers de la médaille pour moi c’est aussi le manque de lien social et l’équipement, pas forcément de bureau ou de chaise ergonomique, pas d’imprimante, galères d’internet, etc.. .L’autre truc c est qu’au final on bosse en moyenne beaucoup plus en TT et le soir c’est peinture en ce moment [suite au déménagement ], le confinement est tout sauf reposant pour ma part !
    Au moins les entreprises un peu vieux jeu et réfractaires au TéléTravail comme la mienne se rendent compte que c est possible de faire tourner la boite quasi entièrement a distance (nous sommes éditeurs de logiciels). Et j’espère que ça restera possible dans une moindre mesure après cette crise sanitaire.
  • Mona, chargée de recrutement dans une grande institution sanitaire :
    J’ai entendu parler de cette étude hier à la télé. Personnellement, et je l’ai dit à ma responsable, je me suis bien adaptée au télétravail à 100% et maintenant que je me sens dans ma zone de confort, je voudrais en profiter pour quelques mois encore. Idéalement, j’aimerai inverser les habitudes et faire du télétravail la plupart du temps, et du présentiel ponctuellement. Je gagne 2h de trajet/jour, je ne mets pas d’alarme pour me lever, donc je finis mon sommeil tranquillement le matin sans être dérangée par un « bip bip bip… »
    Je ne me concentre que sur mon travail et je n’ai plus de perte de temps liée aux rumeurs des couloirs.(J’épargne en vêtements et chaussures ! Héhéhé je plaisante un peu). Au niveau du matériel, je suis bien équipée (téléphone pro + pc pro) et on a toujours l’assistance informatique à distance au cas de besoin. A savoir, que chez nous, le télétravail ponctuel était déjà en place, on a l’habitude. En plus, nous sommes nombreux et le campus est tellement grand, que de toute façon, je ne vois pas tout le temps les gens avec qui je travaille.
    Le seul inconvénient pour moi, c’est que je n’ai pas mon siège ergonomique et le bureau installé de façon à avoir une posture correcte. Il faut donc faire attention aux troubles musculo-squelettiques.
  • Clara est économiste chez un constructeur de maison individuelles :

Pour ma part c’est ma première expérience de télétravail, et je peux dire que j’adhère à 100%. Effectivement moins de stress le matin, j’emmène en poussette, Nolhan tranquillement, chez la nounou tous les matins. Je mets a profit mon temps de trajets bureau-maison (env. 1h/jour) pour faire du sport a la place.Je suis plus productive sur mes dossiers, je viens de terminer une maison de 230m2 en 16h de temps de travail contre pratiquement le double au bureau. (Sans cesse dérangée par téléphone/mails/collègues).
Le bonheur de pouvoir gérer son temps comme on l’entends. Pause de midi quand j’ai faim et non à 12h30! Petite sieste après le repas (15min max). Travailler portes et fenêtres grand ouverts! Mettre de la musique. Vraiment c’est une qualité de travail que je ne connaissais pas. 
Inconvénients effectivement : Manque de contacts sociaux et manque d’équipement pour ma part. Je me suis pincée le nerfs sciatique (A cause du sport) mais aussi parce que ma table est trop haute. Ou mon siège trop bas…? Et ce matin j’ai du aller au bureau de tabac avec ma clés USB pour qu’il m’imprime mes plans en A3 couleur. J’ai fais une note de frais pour 7.20€ 🙂
Malheureusement on sent bien que malgré cet essai concluant notre direction n’a pas l’air du tout favorable à une prolongation du télétravail. Covid ou pas covid…
Conclusion : il me faudrait 2 jours au bureau, 2 jours en télétravail et 3 jours de week end!!! Bien sûr. 

Salut les confinés ! -11-

À la Une

Liberté, égalité, fraternité …mobilité !

Depuis mardi 17 mars nous sommes confinés. Comment la vie se déroule-t-elle dans ce village du péri-urbain lyonnais. Comment nous tenons-nous au courant de la marche chaotique du monde entre Venise, Copenhague et Washington où nous avons des amis ? Quels débats, quelles attentes, quels espoirs germent-ils dans cette situation de douce réclusion?

Je poursuis la réflexion suggérée par Bruno Latour : quelles sont les activités qui nous manquent et quelles sont les activités maintenant suspendues dont nous souhaiterions qu’elles ne reprennent pas ?

Il me semble qu’en ce temps de confinement et d’immobilité, il est judicieux de nous interroger sur notre besoin de mobilité, qui apparaît, à la réflexion comme un droit fondamental de l’individu, peut-être à rajouter au fronton de nos mairies à côté des Liberté, Egalité, Fraternité.

Quand on pense à notre ancêtre, Homo Sapiens, toujours en quête de nouveaux horizons, mû par cette curiosité de découvrir ce qui se cachait derrière la ligne d’horizon. C’est ainsi qu’on l’a retrouvé finalement installé dans les moindres recoins de notre planète. La mobilité est bien une caractéristique fondamentale du genre humain.

Plus près de nous, à l’été 1989, les prémisses de la disparition du rideau de fer sont apparues en Hongrie qui avait entr’ouvert la frontière avec l’Autriche.

Les allemands de l’Est se sont précipités dans leur Trabant pour profiter de quelques jours passés à l’Ouest, des vacances bien plus passionnantes que celles proposées par le régime sur les bords de la Baltique. C’était juste quelques semaines avant la chute du mur de Berlin. Cette curiosité pour aller voir de l’autre côté, cette envie irrépressible d’échapper à l’assignation à résidence, à l’immobilité forcée, à ce confinement géant imposé à sa population, a sans doute joué un rôle important dans ce mouvement irrésistible, au moins autant que le rejet d’un état bureaucratique et policier, en plein échec économique.

De nos jours, en plein Covid19, c’est vrai que nous, les confinés, supportons mal cette restriction sévère de nos déplacements à pied, en jogging, en automobile, cette limite étroite de 1 km autour de la maison. Après les inquiétudes -démenties finalement- sur l’alimentation, après la disparition des rencontres familiales ou amicales – légèrement compensée par les Skype et autres Zoom- , l’interdiction de la mobilité pèse fortement sur notre moral. Et nous attendons tous avec impatience le jour où nous pourrons reprendre nos baskets, nos vélos, nos voitures et rencontrer nos amis sans rien demander à personne

Moi-même, tous les jours je lorgne notre camping-car posté dans notre cour, prêt à démarrer dès que le déconfinement sera annoncé. J’ai l’impression de rater le printemps et ses occasions de ballades d’autant plus désirées après ce confinement . D’ailleurs rien de mieux en matière de distanciation sociale qu’une escapade en Camping-car !

En même temps le confinement questionne nos pratiques de la mobilité. Aurions-nous imaginé ces avenues sans embouteillages, ce silence auprès des aéroports, ces images satellites où la pollution de l’atmosphère se trouvait effacée ? Nous sommes bien obligés de mettre en cause nos usages de la mobilité. Sommes-nous prêts à réduire l’utilisation de la voiture individuelle ? Sommes-nous prêts à renoncer à cet aller-retour en Suisse pour manger une fondue à Gruyère, à ce week-end improvisé à Lisbonne, à cette semaine dans une île en Thaïlande. Beaucoup de nos déplacements relèvent plus de l’agrément, voire du caprice que d’une réelle nécessité. C’est, du coup, la croissance continue du tourisme de masse qui est mise en question. D’ailleurs, à Paris, à Barcelone, à Londres, les populations s’élèvent contre l’invasion facilitée par les vols lowcost et les hébergements AirBandB.

Le tourisme débridé peut-il suspendre sa course folle et recouvrer la raison, peut-il retrouver sa vertu première : la découverte d’une autre nature, l’échange et le rapprochement des peuples, la contribution au développement ?

*On a beaucoup parlé de la pénurie de masques et de l’impréparation des autorités. Un excellent article de Politis/Bastamag reprend en détail l’historique de l’abandon d’une indispensable démarche de précaution :

Salut les confinés – 5-

À la Une

Vie quotidienne en confinement

Depuis mardi 17 mars nous sommes confinés. Comment la vie se déroule-t-elle dans ce village du péri-urbain lyonnais. Comment nous tenons-nous au courant de la marche chaotique du monde entre Venise, Copenhague et Washington où nous avons des amis ? Quels débats, quelles attentes, quels espoirs germent-ils dans cette situation de douce réclusion?

Hier Danièle est allée faire des courses alimentaires (c’était son tour). Première tentative au Leclerc le plus proche.

Et tout d’abord un bruit de fond qu’on perçoit à distance avant de s’approcher de l’entrée. Le bruit des roues du chariot sur le revêtement goudronné. Des files de chariot dès l’ouverture à 8 h 30. Des chasseurs- clients souvent masqués et munis de gants et bien déterminés à ramener leurs indispensables vivres dans leurs tanières. Danièle a préféré se rabattre sur la petite supérette du village.

Plus tard dans la matinée c’est la demi-heure de pratique physique. Danièle s’improvise professeur de Qi Qong au soleil dans le jardin. Les cerisiers commencent à fleurir .
Nora, notre fille qui partage notre habitation mais dans un logement séparé préfère pratiquer son yoga chez elle. Antonio profite de la non-école pour se lever tard.
Céline, notre locataire dans un logement séparé aussi, partage nos activités, avec distances de sécurité. Nous pratiquons le co-confinement avec précaution. On peut ainsi se retrouver pour le repas, sur la terrasse en plein air, autour d’une grande table qui respecte la distance, avec des couverts et plats séparés.

L’après-midi c’est notre promenade, nous deux avec le chien dans un rayon de 1 km autour du domicile. De jour en jour on rencontre (à distance ) les mêmes promeneurs avec les mêmes chiens.
Et hier en fin de journée, on a testé une conférence familiale sur Internet. Une manière d’avoir des nouvelles :

Mathias et Noémie rangent les cartons du déménagement de samedi dernier. Clara et Dimitri se sont lancés dans le débroussaillage et le jardinage. Ils étaient en congé mais Clara devrait reprendre le travail lundi, mais sans consigne de son employeur qui aurait fermé le siège de l’entreprise. Nora qui apprécie en général les sorties, les soirées avec les copains ronge son frein à la maison entre télétravail et télé scolarité de son fils. Antonio est parti chez son père pour voir sa petite demi-soeur qui vient d’arriver … Et puis ça nous permet de voir en direct le petit dernier qui fait des progrès tous les jours.

Comme le soulignent la plupart des internautes confinés, c’est nécessaire de se doter de nouvelles routines . Pour nous , ça ne nous a pas beaucoup changé de notre vie de retraités dans un environnement privilégié .

Ce qui n’est sans doute pas le cas de tous les confinés.Quand on pense aux familles des cités coincées dans un F4 dans une barre de HLM ou pire les SDF …