Vie quotidienne en confinement
Depuis mardi 17 mars nous sommes confinés. Comment la vie se déroule-t-elle dans ce village du péri-urbain lyonnais. Comment nous tenons-nous au courant de la marche chaotique du monde entre Venise, Copenhague et Washington où nous avons des amis ? Quels débats, quelles attentes, quels espoirs germent-ils dans cette situation de douce réclusion?
Hier Danièle est allée faire des courses alimentaires (c’était son tour). Première tentative au Leclerc le plus proche.

Et tout d’abord un bruit de fond qu’on perçoit à distance avant de s’approcher de l’entrée. Le bruit des roues du chariot sur le revêtement goudronné. Des files de chariot dès l’ouverture à 8 h 30. Des chasseurs- clients souvent masqués et munis de gants et bien déterminés à ramener leurs indispensables vivres dans leurs tanières. Danièle a préféré se rabattre sur la petite supérette du village.

Plus tard dans la matinée c’est la demi-heure de pratique physique. Danièle s’improvise professeur de Qi Qong au soleil dans le jardin. Les cerisiers commencent à fleurir .
Nora, notre fille qui partage notre habitation mais dans un logement séparé préfère pratiquer son yoga chez elle. Antonio profite de la non-école pour se lever tard.
Céline, notre locataire dans un logement séparé aussi, partage nos activités, avec distances de sécurité. Nous pratiquons le co-confinement avec précaution. On peut ainsi se retrouver pour le repas, sur la terrasse en plein air, autour d’une grande table qui respecte la distance, avec des couverts et plats séparés.
L’après-midi c’est notre promenade, nous deux avec le chien dans un rayon de 1 km autour du domicile. De jour en jour on rencontre (à distance ) les mêmes promeneurs avec les mêmes chiens.
Et hier en fin de journée, on a testé une conférence familiale sur Internet. Une manière d’avoir des nouvelles :

Mathias et Noémie rangent les cartons du déménagement de samedi dernier. Clara et Dimitri se sont lancés dans le débroussaillage et le jardinage. Ils étaient en congé mais Clara devrait reprendre le travail lundi, mais sans consigne de son employeur qui aurait fermé le siège de l’entreprise. Nora qui apprécie en général les sorties, les soirées avec les copains ronge son frein à la maison entre télétravail et télé scolarité de son fils. Antonio est parti chez son père pour voir sa petite demi-soeur qui vient d’arriver … Et puis ça nous permet de voir en direct le petit dernier qui fait des progrès tous les jours.
Comme le soulignent la plupart des internautes confinés, c’est nécessaire de se doter de nouvelles routines . Pour nous , ça ne nous a pas beaucoup changé de notre vie de retraités dans un environnement privilégié .
Ce qui n’est sans doute pas le cas de tous les confinés.Quand on pense aux familles des cités coincées dans un F4 dans une barre de HLM ou pire les SDF …