Souvenez-vous, en avril, en pleine troisième vague, nous nous interrogions sur la sortie de cet épisode de l’épidémie. Entre temps, avec le secours des nouvelles restrictions (on ne parlait plus de confinement) les contaminations avaient baissé fortement, laissant entrevoir un été presque comme avant : Un virus en perte de vitesse, une vaccination qui démarrait vraiment à un bon rythme, il était temps de rouvrir les restaurants, les lieux de culture, les boîtes de nuit …
Et, patatras ! Arrive le variant delta (on ne dit plus « indien ») que personne n’avait vu venir, sauf quelques épidémiologistes ronchons. Ce foutu delta change la donne : il serait jusqu’à 60% plus contagieux qu’Alpha, le variant « anglais » lui-même beaucoup plus contagieux que la souche de Wuhan.
Plus question maintenant de reconfiner. L’économie, et même la santé mentale de nos concitoyens ne s’en remettraient pas. Quand on réfléchit au problème, il faut bien se rendre à l’évidence : Pas de salut en dehors de la vaccination !
Mais dans quelle mesure la vaccination peut nous sauver de la déferlante d’une quatrième vague ? On commence à avoir des données sérieuses.
La bonne nouvelle :

- Le vaccin est sûr : Avec plus de 3,5 milliards de personnes vaccinés depuis 18 mois dans le monde, peu d’accidents, peu d’effets secondaires signalés.
- Le vaccin protège vraiment des formes graves. Les personnes non vaccinées contre le Covid-19 représentent environ 85% des malades hospitalisés, y compris en réanimation, et 78% des décès dus au virus, selon les chiffres récoltés par le service statistique des ministères sociaux.
Le vaccin est la meilleure arme pour éviter l’embouteillage des hospitalisations, des réanimations, et des décès
La mauvaise nouvelle
- Face à un variant plus agressif, les personnes vaccinées peuvent, en faible proportion, attraper la maladie, sous forme asymptomatique ou peu symptomatique. Dans ce cas, elles peuvent contribuer à la propagation du virus. C’est ce qui se passe en Israël avec un redépart des contaminations malgré un taux de vaccination très élevé. Heureusement peu de conséquences sur le système hospitalier. Les autorités commencent une campagne de troisième vaccination qui devrait réduire le phénomène. Elles recommandent la réintroduction des gestes barrière.
Face au nouveau péril du variant delta, les autorités françaises (en fait notre président le 12 juillet) ont décidé de forcer la progression de la vaccination : renforcement des centres de vaccination, ouverture aux jeunes, obligation vaccinale pour les soignants, extension du pass sanitaire à de nombreux lieux et activités.
Des mesures qui sont accueillies favorablement par 69 % (pour l’obligation vaccinale) des Français et 62% pour l’extension du pass.
Mais le diable se cache dans les détails : un restaurateur a-t-il le droit de vérifier l’identité d’un client présentant un pass sur son smartphone, un soignant récalcitrant doit-il être licencié, les cinémas peuvent-ils survivre avec les seuls porteurs du pass ? Ces mesures préparées à la hâte par un exécutif autoritaire ont été retravaillées et modérées par le parlement et seront soumises au Conseil Constitutionnel.
On est loin de la dictature évoquée par certains.
Mais un mouvement se lève contre ces restrictions aux libertés du côté des politiques : une partie de l’extrême-droite (Florian Philippot et Dupont-Aignan espèrent bien en tirer un profit) et à la gauche de la gauche (Insoumis, communistes, CGT et quelques personnalités écologistes) qui lancent une pétition attrape-tout contre la loi sanitaire, pour des moyens à l’hôpital, contre la réforme du chômage et des retraites. Bref, la confusion est grande.

Dans la rue, ils sont nombreux de tous horizons : extrême-droite, catholiques intégristes, complotistes, antivax, soignants récalcitrants, gauchistes, divers anti-Macron, Gilets jaunes, attelage hétéroclite, sans vraiment de chef de file, mais souvent biberonné aux fake news. Cela nous rappelle les beaux jours des manifs Gilet Jaune. Sauf qu’il ne s’agit plus des 80 km/h, ni du prix de l’essence ni du référendum d’initiative populaire, mais de la santé de nous tous face à un virus qui n’épargne personne. On peut critiquer le pouvoir, on peut s’impatienter de virer Macron en 2022, mais pas affaiblir la vaccination collective.
Alors, restons mobilisés. Vaccinons-nous ! Et conservons les gestes barrière !