COVID : Quelles perspectives ?
Vous avez bien vu, lu, entendu ces derniers jours dans tous les médias : La grande affaire c’est l’ouverture des commerces. A tous les sujets d’actualité, sur toutes les antennes, difficile d’échapper au reportage sur la mercerie de Romorantin, le magasin de jouets de Vierzon, où la boutique de fringues de Chauvigny. Les enseignes commerciales ont accepté du bout des lèvres de différer le légendaire Black Friday. Tous les responsables économiques et politiques se préparaient à scruter les courbes d’affluence et de chiffre d’affaires, à espérer le boum attendu dans les boutiques, pendant que les responsables sanitaires craignaient la cohue qui favoriserait un nouveau pic de contagion.

Un petit retour dans les commerces
Finalement, rien de cela ne s’est passé. Une petite affluence de fin Novembre (20 % en moins parait-il, à part les jouets). Explication : beaucoup d’achats de Noël ont été anticipés (sur internet ? on ne sait pas encore). Les prudents (dont je fais partie) sont restés chez eux. Et les soucis de l’évolution de la pandémie ont peut-être mis au second plan la frénésie supposée de consommation.
C’est que les fameuses (et stupides) attestations sont toujours là au moins jusqu’au 15 décembre. Ou peut-être plus longtemps, même si les fêtes de fin d’année échapperont sans doute à la vigilance des forces de l’ordre, on pourra sans doute aller saluer Papy et mammy (et « les laisser manger seuls dans la cuisine » comme le conseille le professeur Rémi Salomon…).
Mais toutes les autorités insistent à juste titre sur la persistance du danger et annoncent des actions sur les tests et sur le fameux vaccin.
Les tests de masse.

L’idée c’est de tester tout le monde ou au moins tous les volontaires avec un accès facile. On pense d’abord à une échelle locale, la métropole de Lille, par exemple. Mais aussi de toute une région. Ainsi Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes annonce une opération globale entre le 16 et le 22 décembre avec des moyens considérables. Ces campagnes massives de test ont deux intérêts : avoir une connaissance fine de la situation de l’épidémie au niveau d’un territoire et alerter les individus testés positifs, surtout lorsqu’ils sont asymptomatiques, sur la nécessité de s’isoler, en particulier à l’approche des fêtes de Noël. De quoi rassurer les familles à quelques jours des rassemblements autour des sapins.
Mais un autre objectif majeur de la démarche n’est pas assuré : L’isolement des positifs. Le président Macron a ouvert la porte à un débat (bien français) : doit-on utiliser la contrainte ? Faut-il prévoir de fortes amendes ? Il faudrait plutôt commencer par examiner précisément ce qui se fait actuellement. On commence à connaître quelques cas autour de nous : cas contact ou testés positifs. Quel a été le suivi pour chacun ? : en général un SMS avec quelques recommandations et puis … et puis …c’est tout.
Alors on pourrait déjà améliorer l’information sur les modalités de l’isolement qui apparaît sans doute problématique à bien des cas positifs. Mais on peut regarder aussi ce qui se fait à l’étranger.
Les pays qui réussissent le mieux le traçage mettent le paquet : isolement dans des hôtels pour les plus précautionneux, et pour ceux qui restent chez eux : visite chaque matin d’un professionnel de santé qui examine avec le patient les modalités de l’isolement et le soutien à apporter. Cela demande des moyens humains considérables, mais toujours moins coûteux qu’un nouveau reconfinement.
Le vaccin

Il arrive, nous dit-on, mais on est encore dans le grand flou. J’ai vu un reportage d’Arte sur l’Allemagne. La campagne y démarre précisément le 15 décembre, la logistique des doses de vaccins, leur conservation (à -70° pour certains dans des congélateurs spéciaux), les centres de vaccination installés dans des centres de congrès ou des gymnases, le personnel recruté, tout est prêt.
En France on s’interroge encore sur les modalités (chacun chez son généraliste ou dans des centres dédiés ?) ; sur les publics prioritaires ; sur la stratégie vaccinale (précisée lundi 30 novembre par la Haute Autorité de santé) ; sur le calendrier (un premier déploiement des doses pourrait avoir lieu en janvier…).
Tout le monde a en tête le fiasco du vaccin contre la grippe, vivement conseillé par les autorités, mais en rupture dans les pharmacies trois jours après le début de la campagne.
Alors, on prend les paris : A quel moment serons-nous appelés, Danièle et moi, qui faisons partie des publics prioritaires pour avoir la fameuse injection ? A mon avis pas avant le printemps dans le meilleur des cas, plus sûrement au début de l’été !
Et on s’étonne que dans ce grand flou, les français ne sont que 40 % à se déclarer favorables personnellement à la protection vaccinale. Le jour où les autorités seront en mesure donner une information fiable et complète, ils seront manifestement bien plus nombreux.
Alors en attendant RESTEZ PRUDENTS !