Depuis mardi 17 mars nous sommes confinés. Comment la vie se déroule-t-elle dans ce village du péri-urbain lyonnais. Comment nous tenons-nous au courant de la marche chaotique du monde entre Venise, Copenhague et Washington où nous avons des amis ? Quels débats, quelles attentes, quels espoirs germent-ils dans cette situation de douce réclusion?
Bas les masques !
On a eu la nouvelle hier, Filo, notre petit fils qui vit à Vincennes avec sa mère est sans doute atteint : fièvre, toux, fatigue les symptômes suggèrent au médecin un COVID19. « Suggèrent … » Pas moyen d’en savoir plus, car les tests ne sont pas accessibles pour ceux qui peuvent rester chez eux. Alors, sa mère qui partage son confinement est -elle contaminée ou sera-telle contaminée ? Impossible à savoir. Sans doute, dit le médecin.
La mère et le petit rentrent donc chez eux, croisent sans doute de nombreux passants dans la rue ou dans le métro. Sans protection. Eh oui ! Aucun masque disponible ! Pareil pour le gel hydroalcoolique. Y a-t-il un dispositif de surveillance particulier des contaminés ? Un suivi par téléphone ? Un confinement renforcé avec livraison des courses ? Eh non !
Pendant ce temps les autorités essayent de faire honte au gens qui vont faire un jogging à coté dans le bois de Vincennes en respectant les distances de sécurité, et les surveillent avec des drones policiers. Où sont les insouciants ?
Une partie de la population néglige les règles de confinement, c’est sans doute vrai. Mais on peut penser qu’elle serait mieux disposée si les autorités mettaient en œuvre toutes les précautions nécessaires.
Alors, impréparation des autorités ?
Cette histoire de masque revient sans cesse : pas assez pour les soignants, pas assez pour les caissières de supermarché, pas assez pour les simples citoyens qui commencent à tousser. Après avoir évoqué pendant des semaines de simple problèmes de logistique pour distribuer les stocks d’état, on a fini par se rendre compte qu’il n’y avait pas de stock stratégique, rien, nada (à part 120 millions de masques chirurgicaux qui ne peuvent pas protéger les soignants à la différence du FFP2 introuvable). Alors, pour évacuer les responsabilités on évoque le marché noir , les saisies policières dans des parapharmacies tenues par des chinois, on fait appel aux dons, etc.
Pour la première fois Olivier Véran a reconnu la situation réelle : tout en déportant la responsabilité sur son prédécesseur en 2012 Marisol Touraine qui avait détricoté la notion de stock d’état. Il revenait dès lors à chaque institution de faire ses réserves stratégiques en masques, vêtements de protection, gel etc. C’est dire qu’avec les problèmes de financement, les hôpitaux ont vite oublié les stocks de précaution. L’idée derrière c’est que quand on en a besoin, il suffit de s’en procurer sur le marché et notamment auprès de l’industrie chinoise, bien moins chère. On oubliait ainsi qu‘en cas d’épidémie la planète entière recherche les mêmes produits : il n’y a plus de marché.
Il faut dire qu’un mauvais souvenir a sans doute pollué la question : La grippe A ou grippe porcine ou grippe mexicaine – H1N1 en 2009.
Dès le printemps 2009, un nouveau et méchant virus grippal était apparu au Mexique. L’OMS l’avait rapidement qualifié d’hautement dangereux puis déclaré comme PANDEMIE.

Tous les états avaient donc anticipé l’arrivée de l’épidémie pour l’automne et l’hiver prochain. En France Roselyne Bachelot, ministre de la Santé de Sarkosy, avait mis le paquet : 94 millions de doses de vaccin, 30 millions de Tamiflu (un antiviral qui s’est révélé finalement inefficace) et un milliard de masque chirurgicaux et 700 millions de FFP2. On a parlé d’un plan de 1,7 milliards d’€. Le public avait réagi mollement aux invitations à se faire vacciner. Danièle et moi, nous avions fait la queue dans un gymnase, par civisme comme un peu moins de 6 millions de français. Et surtout le virus s’est révélé faiblard, même pas au niveau de la grippe saisonnière. Bref un fiasco, une casserole que Bachelot a traînée longtemps, contrariant ainsi ses ambitions politiques.
Alors cet épisode de la grippe a sans doute définitivement découragé les responsables politiques à se préparer à une pandémie.
Mais cela n’aurait pas dû les dispenser d’être réactifs. Courant janvier les données de l’épidémie du coronavirus étaient sur la table, les chinois avaient joué la transparence , après un léger retard à l’allumage bureaucratique. Or ce n’est que fin février que les masques ont été commandés : plus de disponibilités sur le marché international, on s’est tourné vers des industriels français dont peu avait survécu à l’atonie de la demande.
En Bretagne, Honeywel avait délocalisé sa production en Tunisie :

Les chinois qui voient le péril reculer et leur demande de masque fléchir, s’offrent désormais le rôle du bon samaritain en fournissant les équipements tant désirés aux européens. C’est sans doute auprès d’aux que Véran a passé sa commande de 250 millions d’unités.
Et ne parlons pas des tests. Dès le début mars la Corée du Sud était en capacité de pratiquer 20 000 tests par jour quand en France nous étions à 1000/ jour (qui a été porté à 8000/jour récemment). Et les résultats sont là : une croissance de l’épidémie largement contenue.
Alors, on ne va pas tirer sur l’ambulance. Au stade où nous en sommes, les occasions ont été ratées. Nous n’avons plus le choix : restons chez nous ! pour essayer de soulager le système de santé et les soignants en première ligne.
Très bon questionnement , il semblerait vraiment évident que nous devons dépister tous ceux qui ont les signes de la maladie et bien sûr pour les personnes » positives » confinement très stricte avec surveillance et portage des aliments etc .. Je sais qu’il n’y a pas assez de masques , quel est la situation pour les tests ? Je vous ai adressé une pétition concernant le Docteur Raoult de Marseille avec sa proposition de traitement par la quinine ( anti paludique) qui diminuerait de 85% la virulence du virus , il préconise bien sûr un dépistage de toutes les personnes suspectes et , en cas de positivité , un traitement à la quinine . Continues à nous démêler les nouvelles du virus . Biz. Virtuels Hanna
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