Depuis des siècles, la baie de Bourgneuf s’ensable, faisant ainsi reculer le rivage d’une bonne vingtaine de km, laissant ainsi un paysage de dunes peu élevées, de marais et de longues plages de sable et de vase qui se découvrent sur des km à marées basse.
Lors de notre séjour nous avons guetté le retour de l’eau au pied de la plage. En vain : pendant deux jours , quelque soit l’heure de la journée , la mer restait à l’horizon , dans un vague scintillement. Nous avons appris par la suite que nous avions affaire aux amplitudes les plus faibles de l’année.
L’aspect des pêcheries intallées tout le long d’un littoral à sec n’en paraissait que plus insolite
Et pourtant ces installations, espacées d’une trentaine de mètres , prolifèrent le long des plages du pays de Retz ,
jusqu’à Marennes et même dans l’estuaire de la Garonne plus au sud. Une cabane au bout d’un ponton, un grand filet , le carrelet , relevé au moyen d’un treuil. Il n’y a plus qu’à attendre la grande marée. On ramène des éperlans, des mulets, des anguilles ou des bars.
Plus bas dans la baie d’Yves, face à l’île d’Oléron on trouve souvent deux filets à la manoeuvre et les accès – toujours défendus par quelque porte et autre cadenas- s’adaptent à la présence d’une petite falaise.
Ce type de pêche est tributaire des grandes marées. C’est dire qu’elle est peu fréquente sur l’année . Pas de pêcheurs professionnel, mais des accros, des passionnés , titulaires d’une concession , en général géré par une association ou les services de la mairie. En Charente , 600 pêcheries ont été détruites à la suite de la tempête de 1999-2000. Une partie a été reconstruite selon un cahier des charges bien précis qui prévoit l’utilisation exclusive du bois dans la construction .
A voir : un magnifique livre de photographies sur les pêcheries et toutes les autres cabanes de cette côte atlantique : Les cabanes dans le Sud-Ouest de Jean-christophe Poumeyrol et Charles Daney aux éditions Cairn