Baignoire de Joséphine : une sortie bien arrosée !

« Rendez-vous sur la marina du François demain à 9h ». On s’était mis d’accord avec Denis pour une journée dans la baie du François à bord de sa yole, embarcation légère des pécheurs du port. Une fois sur place, on retrouve une quinzaine de touristes qui avaient le même projet. Pas de problème, Denis, le grand organisateur de la journée, a fait appel à un collègue à lui avec une seconde yole.

ilet-oscar.1205854601.jpg Et nous voilà embarqués vers le large : direction les îlets qui parsèment l’étendue de cette baie. Le temps est clair et le vent frais , surtout avec la vitesse transmise par le puissant moteur hors-bord à cette frêle embarcation, portant le nom délicat de Scud.

Nous passons devant l’îlet Oscar qui , sous les cocotiers, abrite deux établissements hoteliers haut de gamme dans le plus pur style colonial des cases créoles.ilet-thierry.1205857579.jpg

Nous nous dirigeons vers l’îlet thierry, juste en face. Notre navigateur nous débarque sur la plage. Au programme baignade et bronzette.

L’îlet thierry, comme ses voisins d’ailleurs, n’est pas désert. La baie est appréciée de longue date des Békés qui y ont établi des résidences secondaires , plus ou moins luxueuses, de la simple cabane à la résidence quatre étoiles.

Denis et ses yoles en profitent pour faire un nouvel aller -retour et ramener de nouveaux touristes. La petite plage se remplit et les participants commencent à s’interroger sur le programme des activités sur lequel les organisateurs restent discrets: la surprise est un ingrédient décisif de cette aventure d’un jour.

josephine.1206029180.jpg Je me rappelle alors avoir lu dans les guides que la coutume s’était installée parmi les Békés habitués de ces fonds blancs, des bancs de sable clair accumulés à l’abri de la barrière de corail, de se faire servir des Ti’punch à volonté en barbotant dans cette eau tiède qui n’arrive qu’à la taille.Depuis, la pratique avait été démultipliée et reprise par des opérateurs touristiques. La baignoire de Joséphine était devenue une attraction incontrournable de tout séjour couleur locale.

grain.1206029790.jpg Au bout d’un moment, les yoles sont de retour; nous sommes priés de remonter à bord et reprenons le chemin du large.Mais le vent a fraîchi et l’horizon est barré de lourds nuages gris. Pas de quoi inquiéter nos organisateurs qui ne craignent pas une modeste averse tropicale. Le programme se déroule comme prévu; nous sommes débarqués au milieu des bancs de sables; les yoles repartent chercher le reste du groupe.

Mais le vent forcit, le rideau de pluie se rapproche. La bonne humeur commence à laisser place à l’inquiétude. Clara grogne à coté de moi : « ils vont pas nous laisser là ! C’est un scandale ». Les yoles reviennent et les gobelets commencent à circuler sous la pluie froide qui nous cingle. Pour nos animateurs, le ti’punch est la potion magique qui nous fera oublier l’orage qui se déchaîne. Tout à fait d’accord, Danièle se fait remplir son verre… et encore …et …, en clamant à la cantonade :  » Mon Dieu, quelle aventure ! »

Mais le temps passe et l’orage ne faiblit pas. Les parents s’inquiètent pour les enfants au bord de l’hypothermie. La carte postale tropicale est en train de virer à la scène du radeau de la Méduse. Denis, le grand chef, passe des coups de fils, cherchant des bateaux pour évacuer les naufragés qui s’aggripent aux bords des yoles; visiblement il n’avait pas de plan B.

Finalement l’ordre d’évacuation est lancée. Le premier bateau part vers la terre ferme , il nous faudra attendre la deuxième rotation.

L’îlet thierry n’est pas loin.

rescapes.1206033732.jpg Et les bateaux nous déposent auprès d’une case abandonnée qui nous offre l’abri de son toit. Nous sommes une trentaine de naufragés à s’abriter,et tenter de se sécher et de se réchauffer.

Les nouveaux robinsons explorent la case, ressortent un bancrobinsons.1206036664.jpg pour assoir les enfants un peu sonnés, et se mettent à découvrir les alentours avec la fin de la pluie.

L’ambiance commence à se détendre, avec le retour du soleil et sous l’effet différé du punch.

Il est temps de passer à l’étape suivante. De nouveau le ballet des yoles reprend , les navigateurs connaissent bien la baie et ses passages en évitant les bancs de sable.
depart.1206037030.jpgNous voici en vue d’un autre îlet – l’îlet Long- agrémenté d’une plage de sable fin. Le soleil est revenu, la mer est d’une tiédeur douillette dans les fonds blancs.

soif.1206037723.jpg Bref, la matinée se finit mieux qu’elle avait commencé. Nos organisateurs abordent de nouveau l’île avec des arguments de poids : une grande platée d’accras et toujours ce punch qui se laisse boire sans soif.

coequipiers.1206085411.jpg Du coup les langues se délient: les quelques habitués (des résidents à l’année qui accompagnent famille ou amis en visite) font partager leur connaissance de l’île. D’autres reviennent chaque année pour une semaine et ne se lassent pas de ce type d’excursions. Et le coté  » koh Lanta » de la journée, comme dit Denis, n’est pas fait pour leur déplaire. Bref la grosse panique de l’orage se dissout dans les vapeurs du rhum. langoustes.1206086167.jpg

D’autant plus que nos animateurs sont en train d’amener le repas : Colombo de poulet , comme annoncé et …. langoustes grillées à volonté , ça c’était la surprise !

Sur la plage, le calme s’installe une fois les assiettes remplies. Le soleil est maintenant haut, les nuages ont disparu , et les convives recherchent l’ombre des quelques arbres accrochés à la courte falaise qui surplombe la rive. Ici, certains s’abandonnent à une sieste réparatrice, là, des groupes de discussion se forment, notamment autour de Denis qui prend à 200% son rôle d’animateur couleur locale. Il parle de la baie, abritée derrière sa barrière de corail, mais aussi du large où son métier de pécheur l’amène. Il faut bien connaître les passages pour gagner la haute mer.

L’après-midi s’avance, alanguie sous les arbres ou dans la tiedeur de l’eau dans les baignoires où on papote et fait connaissance, comme dans un jacousi.

denis-clara.1206091048.jpg Denis fait le tour des groupes. La journée a été chaude pour lui : « Depuis dix ans que j’accompagne des groupes, c’est la première fois que me retrouve avec un orage qui dure dans la baignoire de Joséphine ! »

Il connaît vite les prénoms, il a un mot pour chacun et chacune. Clara, à la fois charmée et agacée – « une jolie fille comme toi sans son petit ami ! » n’a pas pu éviter sa curiosité.

Mais l’heure tourne et il est temps d’embarquer pour regagner le port à 17 h, avec le concours d’autres embarcations qui nous ramènent en une seule rotation.kayaks.1206092288.jpg

Sur le chemin , nous dépassons des kayaks qui reviennent à la rame après avoir suivi le même chemin que nous dans la journée. A voir la vigueur qu’ils appliquent à leurs pagaies, on imagine qu’ils ont moins forcé que nous sur le rhum.

Dans la vitesse du trajet, la brise nous rafraîchit et nous extrait progressivement de ce rêve éveillé de sable clair, de fonds blancs et de cocotiers qui avait failli tourner un moment au cauchemar.

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