En janvier dernier, le Clairon faisait la découverte de Pierre Magnan avec La folie Forcalquier , une sombre et alerte intrigue qui se déroule, à la fin du XIXème siècle dans cette Haute-provence si chère à son auteur.
Le Clairon ne pouvait donc pas manquer cette soirée annoncée à Civrieux d’Azergues , le 8 mars (le compte-rendu est tardif, mais mieux vaut tard que jamais !).
Pierre Magnan était invité par Effervescence, une association culturelle du village qui l’avait déjà rencontré sur ses terrres, au cours d’un week-end touristique et littéraire. Pas question de « conférence » pour ce jeune homme de 85 ans qui lui préfère la discussion à batons rompus autour de son oeuvre romanesque.
Alors les lecteurs d’Effervescence ont courageusement pris le micro pour présenter trois livres à une assistance de lecteurs fidèles, ou de curieux prêts à la découverte : La maison assassinée qui relate la tragédie de Séraphin, seul survivant d’un massacre qui a décimé sa famille, Les courriers de la mort, une aventure du commissaire Laviolette, l’enquêteur fétiche de notre auteur et Laure du bout du Monde, l’histoire d’une gamine qui vient au monde à Eourres ( » Eourres, c’est la fin du monde ou en tout cas son extrème bord ») et qui surmontera avec son énergie et sa grâce tous les obstacles que lui opposeront ce pays sauvage et ses habitants durs à la tâche.
« Mais où va-t-il chercher toutes ces histoires ? » Les questions des lecteurs tournent principalement autour de la place respective de l’imagination et du réel dans l’inspiration de notre écrivain, notamment pour ce personnage de Laure
» Je suis venu à écrire par jalousie » répond-t-il quand on lui demande comment il a commencé à écrire. Il fut d’abord un lecteur passionné par tous les grands de la littérature et tellement désireux de se mesurer à leur talent. Dans cette découverte, Jean Giono, le voisin de Manosque, a joué un rôle décisif.
Le Contadour , dont parle Pierre Magnan, rassemblait sur les hauteurs de la montagne de Lure, à l’initiative de Jean Giono, une petite foules d’écrivains, d’intellectuels et de jeunes gens prêts à réinventer le monde.
A Civrieux, ce soir-là, notre romancier reprend le fil de ses histoires où se mèlent les vrais faits divers, les vrais personnages de sa provence natale et le fruit d’une imagination féconde et d’un grand sens de l’intrigue. Les questions en viennent à La folie Forcalquier.
La soirée se termine bientôt par la traditionnelle séance de dédicace. Sur la table, quelques titres, juste un petit aperçu de l’oeuvre de Pierre Magnan qui rassemble 25 titres vendus à plus d’un million d’exemplaires, dont la plupart en Folio Poche ( « je suis l’écrivain des pauvres » aime-t-il à rappeler).
Pas encore disponible ce soir-là, mais sous presse et paru postérieurement le 15 avril, la dernière oeuvre que mûrit patiemment depuis des années notre écrivain : Chronique d’un chateau hanté qui nous ramène en février 1349 à Manosque , en pleine peste noire. Le livre fait revivre la Provence d’autrefois en racontant les aventures de six générations du XIVe siècle à nos jours.
Cette soirée nous a permis de découvrir ou de mieux connaître un écrivain ancré dans son terroir mais animé d’une curiosité insatiable vis à vis de ses semblables, de leurs histoires et de leurs pays, et toujours prêt à aller à la rencontre de ses lecteurs.
Super, ces reportages qui nous font revivre cette petite soirée surprenante avec un grand Monsieur.Merci
Hanna
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