Barles se trouve dans la vallée du Bès, à 15 km au Nord de Digne. Après un paysage de robines, ces molles odulations sculptées par l’érosion dans des marnes grises, la rivière s’enfonce rapidement entre les versants calcaires qui s’élèvent, abrupts, au dessus de la vallée.
On distingue plus loin, plus haut, le Blayeul, géant débonnaire, qui,du haut de ses 2189 m coiffe de sa croupe arrondie les hauteurs environnantes.
Mais Barles ne s’atteint pas aussi facilement…
Les gorges deviennent plus sauvages, plus austères, plus minérales jusqu’à la Clue de Barles. Les Clues , en Haute-Provence ce sont ces passages que les torrents ont taillé dans ces couches verticales d’un calcaire très dur, jusqu’à un verrou vertigineux, ici le pas de Pierre.
Voici ce qu’en dit Pierre Magnan dans Les courriers de la mort qui tourne autour du village de Barles : « Le pas de Pierre, penché sur le vide du haut de ses deux cents mètres de verticale, domine le Bès comme un front buté. C’est un mur curviligne d’un seul tenant, à peine coupé par cette faille large de dix mètres où se faufilent le Bès et la route.(…) Depuis tant d’années pourtant qu’il explorait ce pays , Laviolette ne s’était jamais rassasié de méditer devant ce que la nature avait produit ici de plus étrangement hostile »
Le village se situe 2 km plus loin, lorsque la vallée prend toute sa largeur, avant de se retrouver ensuite contrainte dans ce goulet.
Quand on a fait connaissance avec ces prodiges de la tectonique, on n’est pas surpris d’apprendre que Barles est au coeur de la réserve géologique de Haute-Provence et visité par les géologues du monde entier.
Sur le chemin, nous nous arrêtons au cimetière de Barles. Mais nous repartons sans avoir trouvé ce que nous cherchions.
La vallée est accueillante. Nous nous installons au camping un peu en amont. Nous voilà prêt pour une visite des lieux.
Une route qui monte au-dessus du village; une chapelle qu’on voit de loin et qui surplombe le bourg.
Visiblement la chapelle n’est plus fréquentée.
En s’approchant nous découvrons le petit cimetière qui la jouxte, rempli d’herbes folles. L’ancien cimetière. Quelques marches et nous voici devant cette porte en bois qui nous apporte la confirmation que nous recherchions: Oui ! Il y a bien une boîte à lettres dans la porte du cimetière de Barles !
Mais qui donc écrit aux morts de ces concessions oubliées des lettres qui annoncent le malheur ?
C’est le point de départ de l’intrigue des Courriers de la mort qui va amener Laviolette, le commissaire fétiche de Pierre Magnan, des quartiers chics de Digne aux pentes austères de ce bourg perdu.
Et c’est dans l’histoire -secrète- des familles de ce pays que réside la clé de l’énigme…
Bonjour,
Etant moi-même originaire de Barles, mais exilée dans le froid alsacien, c’est avec une certaine délectation que je viens de parcourir les articles de votre blog très agréable. Giono et Magnan ont rythmé toute mon adolescence, et Maria Borrely avait donné son nom à mon collège… Merci donc de m’avoir réchauffé le coeur pour quelques instants.
Bonne continuation.
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Bonjour !
je viens « d’atterrir » sur ce blog…étrangement, je suis également originaire de Barles et…également exilé en Alsace !
La porte du cimetière j’y passais souvent en courant à la tombée de la nuit au retour de mes « escapades » de mon enfance. Je peux dire que la porte a été changée depuis et, qu’en effet, il y avait une « fente » de boite à lettre sur l’ancienne porte. Bizarrement, le « clapet » se trouvait côté intérieur du cimetière ! à l’époque j’avais relevé cette « anomalie » sans plus.
Avec ma grand-mère nous fréquentions souvent ce cimetière car ma mère y reposait et… y repose toujours.
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Bonjour, je suis très heureux du hasard qui m’a fait atterrir sur ce blog. « Les courriers de la mort » est le premier livre de Pierre Magnan qu »il m’a été donné de lire. J’avais été intrigué, à l’époque, par une illustration de couverture représentant une boîte aux lettres jaune règlementaire des PTT, avec (si mes souvenirs sont exacts) une paire d’yeux tapie d
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Bonjour,
Quel bonheur de retrouver l’ambiance des courriers de la mort ! Ce fut ma première lecture de Pierre Magnan. J’avais été attiré par l’illustration de couverture (une boîte aux lettres règlementaire jaune des PTT, avec deux yeux inquiétants…), et j’avais acheté ce livre (en édition de poche) par curiosité.
Immédiatement j’ai été saisi par l’écriture de ce monsieur, au point que je décidai de me procurer tout ce qu’il avait ou allait écrire.
Je ne le regrette pas ! L’hiver dernier j’ai eu la chance de travailler à Digne pendant deux mois, et je ne pouvais m’empêcher de guetter sans arrêt les pas de Laviolette ou du juge Chabrand, en cheminant des rives de la Bléone jusqu’en haut de boulevard Gassendi.
J’ai même fini par rencontrer ce vénérable monsieur, récemment, lors d’une séance de signatures qu’il donnait dans une librairie de mon village (Jouques, à un peu moins d’une heure au sud de Forcalquier).
A ma grande surprise, ce vieux monsieur que j’imaginais un peu bougon et « revenu de tout » a invité à plusieurs reprises les personnes présentes à correspondre avec lui par mail !
J’étais tellement intimidé, tellement je me sens proche de tout ce que Magnan écrit que, ne sachant par où commencer j’ai repoussé ce moment… bien mal m’en a pris : aujourd’hui je retourne sur le site du de cujus et je lis ceci :
« En raison de mon indisponibilité actuelle et du grand nombre d’e-mails à gérer, ma correspondance électronique ne fonctionnera plus jusqu’à nouvel ordre. Je me consacre exclusivement à l’écriture de mon prochain livre.
Je sors de 18 jours d’hôpital, le travail que j’ai devant moi est considérable. Je ne sais pas si je pourrai le finir. En tout cas je demande à tous mes correspondants la plus grande indulgence pour le retard de mes réponses aux e-mails précédents et je cesse momentanément tout courrier électronique. »
Voilà, c’est bien fait pour moi. Mille mercis à vous, en tout cas, d’être allé photographier cette boîte aux lettres que je m’étais pourtant promis d’aller observer de près 🙂
J’espère de tout cœur que l’artiste se remettra vite de ses soucis de santé, et en même temps je tremble un eu pour lui (il a 88 ans), même si je suis conscient du chemin qu’il a parcouru, à tous les ,sens du terme…
Bien à vous.
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