Marcher en Haute-Provence, un livre à la main


De Danièle

Nous avions décidé cet été d’explorer les lieux que nous avions appris à aimer dans des livres pour allier deux passions : la littérature et le nomadisme. « Rien ne vous transporte comme un roman »…et un camping-car !

Première étape, Grignan et son festival de la correspondance où nous avons retrouvé  Catherine. Début Juillet, c’était juste l’explosion des lavandes, dont le parfum allait nous accompagner tout  au long de notre périple.

grignan-lavandes.1220016535.jpg

J’ai ressorti le volume des lettres de la marquise de Sévigné à sa fille comtesse de Grignan que j’ai lu sous les terrasses du château. grignan_juillet.1220028708.jpg

A deux siècles et demi de distance, je me découvre les mêmes angoisses pour ma fille, aujourd’hui à l’autre bout du monde et les mêmes impatiences quand ses mails n’arrivent pas ;

« Je vous avoue que j’ai une extraordinaire envie d’avoir de vos nouvelles ; songez ma chère bonne, que je n’en ai point eu depuis la Palice. Je ne sais rien du reste de votre voyage jusqu’à Lyon, ni de votre route jusqu’en Provence : je me dévore, en un mot ; j’ai une impatience qui trouble mon repos. »

Pendant ce voyage, nous nous sommes déplacés guère plus vite que la diligence du temps de la marquise, tant nous voulions explorer chaque village, chaque paysage en relation avec nos lectures

 

Nous avions très envie de revoir Digne et la Bléone dont Pierre Magnan parle si bien (Le sang des Atrides), et de découvrir la clue de Barles   (les courriers de la mort), Forcalquier et Lurs (La maison assassinée, La folie Forcalquier ), mais aussi Eourres (Laure du bout de monde) et la montagne de Lure (les charbonniers de la mort). Nous sommes remontés par la vallée de L’Ubaye pour le suivre jusqu’à Enchastraye (Le mystère de Séraphin Monge).

 

clocher-bleu-vacheres.1220017564.jpg En suivant Magnan, on croise forcément les routes de Giono.

Manosque nous a rebutés.La bourgade d’origine s’est étalée dans ses faubourgs. L’approche de la ville s’est enlaidie de toutes les zones commerciales qu’on trouve partout.

Nous avons repris le chemin de la montagne de Lure. « Le pays ? Voilà une étendue de terre sans bornes, ondulée, couleur de perle, portant des arbres. » du côté du Contadour cette fois (la maison achetée en tontine par Giono et ses fans pour passer les étés) en passant par Vachères.  Le clocher était bleu pour Giono . A apprécier sur la photo ci-contre à droite : contre toute vraisemblance, le poète avait-il raison ?

Dans le pays de Forcalquier c’est vers la ferme de La Margotte aux beaux chênes que nous nous sommes dirigés au cours d’une longue promenade dans les blés à peine moissonnés. Giono l’avait achetée après ses premiers succès. Ce fut la base de ces expéditions à travers les contreforts de la montagne de Lure.

la-margotte.1220019501.jpg

Nous sommes dans les environs de St Maime et de Mane où Pierre Magnan fait se dérouler sa « Chronique d’un château hanté », son dernier roman.

 Pierre Magnan utilise avec une telle avidité tous les détails des lieux dont il parle qu’il devient un vrai guide. On le suit  pas à pas en cherchant ce qu’il a modifié pour les besoins de son récit : il y a bien une boite aux lettres sur la porte du abeille-tilleul.1220262588.jpgcimetière de Barles .

L’ermitage de Lure est caché sous trois immenses tilleuls, en fleur en ce mois de juillet, le noyer tricentenaire plus éloigné fleurit plus tôt, mais le  vacarme est bien celui-là « Le moine de Lure supputait les desseins de Dieu en écoutant le vacarme formidable des abeilles qui butinaient parmi les frondaisons naissantes du noyer en fleur. ».

Grâce à lui on découvre des traces que plus rien ne signale : la chapelle de St Donat (photo ci-dessous) que nul panneau ne signale au fond du val du Mardaric,  où le Félicien Brédannes de la folie Forcalquier retrouvait une guillotine achevant de se consumer  ou bien le chemin de fer de Mane à Cavaillon qui suivait toute la vallée du Calavon, aujourd’hui transformé en véloroute le long du grand Lubéron.

saint-donat.1220020653.jpg

Plus loin c’est Maria Borelly qui nous amène, en face du plateau de Valensole, à Bras d’Asse et  nous raconte dans Le dernier feu la mort de ce vieux village déserté par ses habitants.

Nous avons maintenant tout l’hiver pour lire ou relire Giono

*Des textes et des itinéraires sur les traces de Jean Giono: « 10 balades littéraires à la rencontre de Jean Giono » de Jean-Louis Carribou Editions Le bec en l’air,  centre Jean Giono à Manosque

4 commentaires sur “Marcher en Haute-Provence, un livre à la main

  1. Quel Fanclub enthousiaste de Pierre Magnan !
    Vous êtes tellement convaincants que je vais aller à sa découverte ….c ‘ est sûr!
    merci pour ces relations si vivantes et documentées de vos périples sur les traces de ces écrivains divers qui en sont le fil conducteur !
    ça me fait penser que si je me rends à nouveau , à New- York , je ne dois pas oublier mon  » Chroniques du 87° District » de Ed McBain , une mine pour connaître la ville …
    Dany .

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  2. Merci pour ce magnifique voyage en diligence. Quelle belle idée de visiter livres à la main, de communiquer la liste des ouvrages aux copains, d’illuster avec des photos…
    Quelle est la prochaine région visitée ?
    Je vous embrasse.
    Reine

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  3. bonjour et bravo pour cette ballade , livre en main c’est plus vrai que de faire des milliers de photos qu’on ne voit jamais
    a bientot mon grand
    et bonnne continuation
    Ps: un an déja que danièle nous quittait, je vais voir si nous faisons qqchse
    amicales efidèles pensées
    richard

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  4. j ai toujours du plaisir a te lire et, la prochaine fois que tu passe a lurs je te montrerai la vraie maison assassinee elle est chez moi amities

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