Depuis que notre séjour en Guyane était fixé, Danièle qui, sans être une spécialiste, est une passionnée d’ornithologie, ne cessait de penser aux 716 espèces d’oiseaux qui nous attendaient dans ce département. « Des oiseaux que nous n’avons jamais aperçus pour la plupart, dont nous ignorons l’existence ! Des couleurs jamais vues , des chants inouïs »
Dés le premier jour nos promenades nous avaient aménés vers des sites d’observations (les salines de Montjoly ci-dessous).
A chaque fois , nous avions rencontré de fins connaisseurs des oiseaux qui nous avaient expliqué la richesse et la diversité des espèces. Ils nous avaient recommandé de nous rapprocher du GEPOG pour trouver de la documentation ( voir Portraits d’oiseaux guyanais – publié aux éditions Ibis Rouge) et des conseils. Et avant tout, il fallait faire un tour au port , le soir vers 18h , pour voir le retour des Ibis rouges. L’Ibis, c’est l’oiseau emblématique de la guyane , installé sur la côte, vers les estuaires où il trouve sa nourriture : des petits crustacés qui pululent dans les vasières et qui lui donnent sa spectaculaire coloration.
Rien d’étonnant à ce que le deuxième jour , nous nous retrouvions sur la jetée du port à attendre la venue des aigrettes, des bihoraux, des courlis et surtout … des ibis rouges. Le spectacle attire une petite foule de touristes curieux, d’amateurs avertis d’ornithologie, mais aussi des cayennais qui viennent avec leur enfants. Chacun se sent alors photographe, mais certains se distinguent par leur matériel très pro.
La marée est en train de monter. de nombreuses espèces explorent les mares autour de la jetée, à la recherche de petits poissons ou de crustacés.
On peut observer le manège des spatules rosées qui agitent, dans un mouvement circulaire incessant, de gauche à droite et inversément, leur bec qui leur sert à filtrer la vase pour y trouver leur nourriture. Ces deux spécimens sont des jeunes, leur couleur est très claire.
Les animateurs du GEPOG ont amené une lunette qui permet d’observer les aigrettes à la recherche des petits poissons prisonniers des cuvettes qui commencent à se remplir de nouveau. La technique de pêche est précise, le cou se déploie d’un seul mouvement rapide et le bec ramène la proie vite engloutie. A gauche l’aigrette bleue, à droite l’aigrette neigeuse .
En attendant la venue des ibis, le regard se pose sur les environs immédiats de la jetée. Et que voit-on sur un pilier en bois ?
Un lézard bien particulier qui mène un drôle de manège : une fois bien en vue au-dessus de la mangrove, le voilà qui se met à gonfler son jabot, « un fanon gulaire », qui prend des couleurs d’un jaune vif. Une manière sans doute de parade pour s’attirer les faveurs des femelles qu’il cherche à séduire. Renseignement pris il s’agit d’un Anolis, souvent appelé faux-caméléon, rapport à ces changements de couleur.
Mais une rumeur parcourt la petite foule des curieux sur la jetée.
Ils arrivent ! D’abord des juvéniles, reconnaissables à leur plumage brun clair, qui viennent faire un tour, en éclaireur, au-dessus de la jetée. Le soleil n’est pas loin de disparaître à l’horizon. Au loin s’annoncent des groupes denses d’Ibis qui s’élèvent au-dessus des vasières. Les premières bandes se rapprochent, leur couleur rouge éclate dans la lumière rasante du jour. Ils tournent au-dessus de nous, commencent à viser le sommet des arbres et s’abattent en grappes sur les branches dans un ballet étourdissant de plumes et de couleurs.
L’autre oiseau emblématique de la guyane , c’est le Toucan.
On en distingue 7 espèces en Guyane. Le Toucan Toco (ci-contre) est le plus grand de la famille des Toucans présents en Guyane. Il vit plutôt dans les forêts marécageuses et les mangroves. Il est très reconnaissable avec son long bec jaune. Les toucans sont très bruyants avec un cri nasillard pas toujours très agréable. Le gros bec qui caractérise les toucans est utilisé pour briser l’enveloppe des fruits qui constituent sa nourriture principale.
Quant au toucan à Bec rouge , le plus grand et le plus coloré, il vit dans la forêt primaire amazonienne.
C’est dans la forêt aussi qu’on trouve les aras et autres perroquets, qui sont installés dans la canopée, l’étage supérieur (souvent à 20 ou 30 m de hauteur) de la végétation amazonienne. C’est dire que, pour nous pauvres bipèdes terrestres, les approcher est mission impossible. Alors, pour les voir de plus près, c’est plus facile dans le parc animalier de Macouria réouvert depuis quelques mois, un zoo bien organisé et très bien tenu, centré sur les espèces sauvages de Guyane.
On peut y voir ces petits perroquets bruyants, les Toui Para, au plumage vert , qui se nourrissent du nectar des fleurs.
Plus discrets les Hoccos Alector, gros oiseaux de la forêt- de la taille d’une oie-, cibles faciles pour la chasse qui n’est pas réglementée dans leur cas. Avant notre visite au zoo, nous avions eu la chance d’en croiser un spécimen sur la montagne de Kaw alors qu’il traversait la route d’un vol lourd.
Plus loin, les dendrocygnes à ventre noir occupent le bord d’une mare, en groupe serré. Ce canard est facile à identifier grâce à ses pattes roses, son bec rouge vif et son ventre noir. Le mâle et le femelle sont identiques , alors que les jeunes au plumage marron, aux pattes et au bec gris, sont plus ternes. Il est aussi menacé par la chasse, comme tous les canards de guyane, à l’exception du canard musqué qui, théoriquement, est protégé.
Devant cette richesse et cette diversité de l’avifaune, on imagine que les guyanais sont attentifs aux oiseaux de leur pays. Ils sont en tout cas très sensibles au chant des Pikolets ( sporophile curio) en captivité. C’est ainsi qu’on voit fréquemment des passionnés dans des lieux publics ( à vélo, en voiture , dans le bus, dans la rue) avec une cage dont ils prennent grand soin. Comme l’illustre le reportage ci-dessous, cette tradition, amenée par les javanais ( les exilés indonésiens au Surinam voisin) s’observe chez de nombreux amateurs qui participent , avec leur champion de la mélodie, à des concours de chant qui donnent lieu à des paris et à de fortes récompenses.
Mais les Pikolets sont victime de leur succès. Les captures ont raréfié l’espèce. L’élevage et la multiplication en captivité donnent des individus moins appréciés pour leur chant, paraît-il. Alors , menacé , le chant du pikolet ?
à quand un reportage en Dombes aussi réussit, sur la faune et la flore? ici c’est moins varié mais l’on peut découvrir au détour d’un chemin un troupeau de cigognes dans un champ, des aigrettes blanches qui font le guet auprès des vaches, des aigrettes grises alignées le long d’un ruisseau à l’affût du poisson, la danse des mâles col-vert pour séduire les femelles….merci Norbert pour les rêves que tu procures!
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