L’indispensable confinement
Près de la moitié de l’humanité confinée ! Un fait sans précédent, une expérience sans comparaison : les épidémiologistes les plus confirmés n’ont pas de certitudes. Quelques précédents sont examinés à la loupe :

La grippe espagnole, si elle a peu généré de mesures publiques dans une Europe sortant à peine d’une guerre terrible, a fait l’objet de plans locaux aux USA. Ainsi on a pu comparer les résultats entre les différentes villes : des mortalités qui passaient du simple au triple avec un avantage pour les confinements stricts.
En 2020, en compilant les données de différents pays, les épidémiologistes de l’Imperial Collège de Londres, le centre le plus pointu en la matière, souligne l’effet du confinement : en France ce sont 2500 morts évitées au 30 mars.
Et puis l’exemple de la Chine en train de lever les barrières à l’issue d’un confinement réussi a fini de convaincre les responsables européens, puis tous ceux de la planète avec quelques exceptions.
Il faut dire que la plupart des gouvernements, mal préparés, n’avaient pas beaucoup d’alternative : peu de masques, peu de tests, peu de protections, peu de lits de réanimation… Alors on revenait aux vieilles méthodes, apparues au Moyen-Age et qui finissaient par obtenir des résultats.
Mais il y a confinement et confinement ! Et le diable est dans les détails. Ainsi on a vite passé sous silence le fait que la quarantaine de Wuhan ne s’était pas réduite au slogan « Restez chez vous ! ». Les autorités chinoises ont ainsi inspecté toutes les familles du périmètre qui étaient ravitaillés de l’extérieur, diagnostiqué les malades pour les isoler dans des hôtels transformés en centres d’isolement, multiplié les test …

Une quarantaine très active sans se cantonner comme en France aux contrôles policiers sur la voie publique, comme on sait bien faire dans notre cher pays démocratique. Une efficacité qui inspire d’ailleurs à nos responsables et commentateurs officiels français des sous-entendus à peine voilés, des soupçons sur le nombre réel, bien plus grand, dit-on, de morts, sur le thème « les chinois nous ont menti ! ». Une manière de se dédouaner face aux accusations d’impréparation qui leur sont adressés à juste titre.
Les limites du confinement
Du coup, les autorités montent en épingle les « manquements » au confinement, traquent les rassemblements, couvrent de honte les urbains réfugiés dans leur résidence secondaire…
Ils oublient que le confinement ne peut pas être total comme nous l’avons expliqué à l’épisode précédent. Les activités « essentielles » concernent entre 4 et 6 millions de salariés. Il faut bien faire tourner les hôpitaux, les centrales électriques, les circuits d’alimentation pour la population et bien d’autres activités, dont la liste s’allonge petit à petit. Nous nous sommes réjouis, par exemple, de l’annonce ce week-end de l’ouverture des jardineries pour garnir notre potager de plants de salades, de tomates, de courgettes qui seront bien utiles pour un confinement qui risque de durer…
Ces salariés qui se déplacent sur leur lieu de travail sont exposés au virus, plus (les soignants) ou moins (les jardiniers). Ils ont des familles qu’ils peuvent exposer au virus. Les porteurs sains peuvent continuer à contaminer pendant le confinement.
Le confinement « gèle » la progression de l’épidémie, il réduit les contaminations, les hospitalisations, les décès. Tout le monde s’en réjouit à juste titre. Mais il ne supprime pas l’épidémie qui ne sera vraiment éradiquée que le jour où une partie importante de la population sera immunisée ou que le jour où un vaccin efficace sera disponible. Les épidémiologistes parlent d’un délai de 18 mois, sauf si on trouve des méthodes plus actives.
Sortir du confinement
Tout le monde parle des exemples singapourien, taïwanais ou coréen qui ont obtenu des résultats très encourageants sans confinement généralisé. Le secret commun : une détection massive par test, un traçage numérique des contacts, un isolement ciblé des positifs.
Les sondages montrent que les Français, les Européens sont prêts à entrer dans de tels dispositifs, en accompagnement d’un déconfinement progressif.
Et puis la mise au point tant espérée de traitement devrait faire baisser les entrées en soins intensifs, les décès et ainsi relâcher la pression sur les hôpitaux.
C’est pas pour tout de suite, mais il faut s’y préparer !
Pour l’instant : RESTONS CHEZ NOUS !
A voir une video de Maxime Lambrecht