Le Calavon, d’Oppedette aux ocres du Luberon

Le Calavon prend naissance sur les contreforts de la montagne de Lure au-dessus de Banon. En saison sêche, son lit se remarque à peine: quelques caillous dans un chenal à sec. On a du mal à l’imaginer transformé en torrent impétueux menaçant  les bourgades de la vallée d’Apt.

On le prend plus au sérieux quand on parcourt Les gorges d’Oppedette. Le chemin longe sur plusieurs Km le rebord extrème de la falaise, à quelques centimètres de l’à pic vertigineux.

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Au bout dune heure et demie de cet itinéraire en balcon, on arrive en vue du village installé à l’entrée des gorges sur un socle rocheux qui surplombe le vide. On descend  dans le lit du Calavon pour remonter ensuite sur la rive opposée. Un raidillon à franchir et nous voilà à l’entrée du village, à proximité d’une fontaine bienvenue.

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Pour le retour nous avons choisi un parcours plus tranquille, sur la rive gauche cette fois, évitant les belvédères vertigineux et les sentiers escarpés.

En bas, sorti des gorges, le Calavon  est maintenant sur le territoire du Vaucluse et va longer la Montagne du Luberon. C’est le domaine des ocres.

colorado-3.1221553642.jpg Les ocres sont des argiles pures (kaolinites) colorées par des pigments d’origine minérale (hydroxides de fer) dont les couleurs varient du rouge soutenu au jaune clair. Le tout amalgamé à du sable constitué essentiellement de quartz. Dans la région,on a exploité les ocres sur plusieurs sites: Colorado provençal, Roussillon, la dernière carrière encore en activité est située à Gargas (Vaucluse). L’ocre naturelle est utilisée comme pigment  depuis la préhistoire, comme à Lascaux. Elle est toujours appréciée pour sa non-toxicité et sa grande longévité en décoration, beaux-arts et maçonnerie.

Nous avons visité les anciennes carrières de Rustrel , appelées Le Colorado Provençal, où les ocres étaient extraites puis  lavées et affinées.

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L’extraction industrielle et l’érosion naturelle ont créé des paysages insolites, notamment ces cheminées de fées dont le sommet était protégé par des roches dures.

colorado-2.1221554778.jpg Le site est géré par une association regroupant propriétaires et bénévoles.En bordure de la route départementale 22, il y a un parking ombragé payant, un espace avec tables de pique-nique et un accueil (« la maison du Colorado »). Les sentiers sont semi-balisés avec des barrières et escaliers par endroit afin de canaliser les passages et éviter ainsi une érosion trop rapide du site.

Les recettes percues sur les droits d’entrée servent aux dépenses d’aménagement et d’entretien. Une partie du site, inaccessible pour l’instant, est l’objet de travaux de réhabilitation qui devraient aboutir à une reconstitution de l’activité de la carrière du temps de son exploitation.

Le Calavon poursuit sa course vers l’Ouest, au milieu du Luberon. Mais c’est sous le nom de Coulon qu’il se jettera dans la Durance, un peu au Nord de Cavaillon. Le Calavon a disparu. En fait il a changé de nom à partir du village des Beaumettes.

Un sacré numéro, ce Calavon!

3 commentaires sur “Le Calavon, d’Oppedette aux ocres du Luberon

  1. ayant grandi a Reillanne je venais souvent gambader dans les gorges avec mon grand père,j’adore cet endroit,je suis revenu il y qq nnée mais dommage le calavon etait sec,mais ca me donne envie de revenir prochainement avec mon cheri,a bientot

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