La route de la Trace, tout le monde la connaît en Martinique ; l’ancienne trace des jésuites , on l’empruntait obligatoirement pour relier St Pierre à Fort de France via Fonds St Denis, avant l’existence de la route côtière. Elle traverse l’intérieur de l’ile dans un relief très pentu et très chahuté en plein dans la forêt hygrophile (foret tropicale humide – plus de 3000 mm de pluie)
Sur les cartes, c’est la N3, vous le comprenez progressivement et il faut prendre la sortie Balata-Morne rouge sur la rocade.
On monte tout en lacets par une route étroite et très fréquentée : on est encore dans Fort de France.
On atteint Balata, son église «Montmartre ». Cette église construite en 1915 par l’architecte français Wuifflef attire l’oeil tout le long de la montée, c’est une vraie copie du Sacré coeur en pleine verdure équatoriale, la réplique en « miniature de la Basilique de Montmartre ». Balata c’est aussi une corniche élevée au-dessus du rivage caraïbe : les habitations à gauche de la route ont une vue imprenable. Balata c’est aussi son jardin, un des plus beaux parc des Antilles.
Les habitations se font moins fréquentes. Après avoir croisé la route qui descend vers l’ancienne station thermale Absalon en contrebas, il faut continuer à monter vers l’hôpital psychiatrique de Colson, célèbre dans toute la Martinique et extrèmement isolé dans la forêt vierge. La semaine précédente nous nous étions retrouvés sur l’autre versant dans une randonnée bien abrupte, comme souvent en Martinique. Malgré nos espoirs et une longue progression sur la crête entre deux ravines, Absalon et Dumauzé., il y a très peu de vues sur la baie de Fort de France.
Encore quelques kilomêtres de montée, mais sans autobus pour nous ouvrir la route – il s’arrête à Colson- et l’on atteint le bien nommé hameau des «nuages ».
La forêt tropicale nous entoure de toutes part, le brouillard souvent, dans l’humidité toujours, sous les pitons du carbet.
La descente vers le pont de l’Alma vaut la montée pour ce qui est de la pente et des courbes. Les gens s’arrêtent pour se baigner ou faire une petite marche en forêt. La rivière blanche est douce et fraîche ( mais pas moins de 25°). Sur le coté de la route démarre un petit parcours axé sur l’interprétation de cette flore luxuriante: savoir repérer un hibiscus élatus qui peut étaler ses jolis corolles à 25 mètres de haut, observer la multitude d’épiphytes qui s’accrochent à tous les étages des arbres, et identifier un fromager reconnaissable à ses puissants contreforts.
Nous retrouvons plus loin sur la droite la route forestière (interdite aux autos) qui descend vers Coeur Bouliki et St Joseph. Nous l’avions parcouru à pied dans l’autre sens la semaine dernière jusqu’au chantier de réfection. Dans cette nature envahissante, cette trace de béton à fort à faire à se maintenir.Plus loin , nous laissons sur notre gauche la route qui conduit à Fonds St Denis, longtemps fermée après le cyclone Dean de 2007.
On atteint ici le départ des randonnées pour les pitons du Carbet avant d’amorcer la descente sur le plateau de Morne Rouge.
Morne Rouge, gros bourg agricole endormi pour les fêtes de fin d’année. C’est beau, on voit la mer des caraïbes et l’on est juste sous la montagne Pelée mais il faut descendre à St Pierre pour trouver un restaurant ouvert.
Continuons notre route vers Ajoupa Bouillon, Basse Pointe, Macouba et Grand Rivière, le nord atlantique. On descend vers l’océan et ses rouleaux entre les champs de canne et ceux de bananiers. La côte nord est toute en falaises abruptes qui dominent le rivage, entaillées par l’érosion aux estuaires des très nombreuses rivières qui descendent de la Pelée. C’est une martinique plus isolée, plus sauvage, toute dédiée aux cultures d’exportation.
Grand Rivière est une toute petite bourgade au bout de la route qui ne va pas plus loin, au bord d’une falaise qui ne demande qu’à glisser sur la route pour isoler encore plus ce bout du monde duquel on ne peut rejoindre le nord Caraïbe que par un sentier ou en bateau. Fin du parcours après un repas de crustacés chez Tante Arlette.
On repart par la route côtière et l’autoroute à partir de Trinité, car même en voiture, même si l’on aime beaucoup conduire, on ne fait pas deux fois la route de la trace dans la même journée.
A Sainte-Marie, dans cette bourgade qui s’étale le long du rivage, l’océan est omni-présent par son mouvement incessant , par le bruit des vagues et du vent . Pas de baigneurs sur ces plages balayés par la houle, sauf ces trois gamins qui jouent dans les vagues furieuses .
A l’Anse Charpentier dernier arrêt , deux surfeurs s’attardent, profitant des derniers instants de lumière dans le ciel sur lequel se découpent les palmes des cocotiers agités par le vent du large.
La nuit est tombée. La route de la Trace est désormais le domaine des Dorlis et autres esprits qui le peuplent dès que le soleil se couche.
Que j ‘aime voyager avec vous !! ces 2 reportages sur la Martinique …si interessants , le texte , les photos et la vidéo avec ce bruit des vagues ….
Encore Bravo !
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de passage sur les blogs je me suis attarder ici, quel belle promenade merci
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